Introduire le biberon dans l’allaitement : mission possible

INTERVIEW Fabien Lequenne, sage-femme – sophrologue – hypnothérapeute, nous explique comment introduire le biberon dans l’allaitement maternel. Un vaste sujet. Voici ses explications concernant l’allaitement mixte, le sevrage et surtout l’importance du bien-être de la maman et du bébé.

Introduire le biberon dans l’allaitement : « une étape parfois difficile pour la maman »
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D’une manière générale, comment abordez-vous le sujet de l’allaitement au sein et du biberon avec les femmes que vous accompagnez ?


«Moi je ne suis pas forcément pro-allaitement, mais avant tout pro-maman. Je veux que les femmes se sentent à l’aise. J’adapte les séances de préparation à l’accouchement en fonction de leurs souhaits. Pour les futures mamans qui ne savent pas si elles voudront donner le sein ou le biberon, je leur propose une séance d’informations claires et objectives, qui leur permettra de se décider. C’est primordial pour éviter les fausses idées.
Ce qui est important c’est de prendre du plaisir, de profiter d’un moment qui est censé être heureux : celui du retour à la maison avec le bébé. Et pour cela, il faut que la maman soit reposée, apaisée. Quand je vais voir les femmes après leur accouchement, parfois il y a des allaitements très compliqués. Dans ces cas-là, on peut envisager d’introduire des biberons pour avoir un bébé qui pleure moins et qui grossisse mieux. Egalement, parce que je sens la maman un peu dépassée. Je ne vais pas être un ayatollah de l’allaitement, sinon le risque, c’est que les femmes soient à bout et me disent qu’elles veulent tout arrêter. Alors que finalement, en introduisant quelques biberons par-ci par-là, nous voyons des femmes qui allaitent pendant trois mois de façon un peu mixte. »



Qu’est-ce que l’allaitement mixte ?


« Une femme qui allaite au sein peut être amenée pour des raisons de commodité ou médicales, à compléter les tétées par des biberons. En fonction des situations, cela peut être un complément en lait maternel à l’aide d’un tire-lait ou du lait en poudre. L’allaitement mixte peut aussi intervenir comme une étape préalable au sevrage. »


Concrètement, comment introduire le biberon dans le cadre d’un allaitement mixte ?


« Dans le cas d’un allaitement problématique, lorsque le bébé ne prend pas assez de poids, l’introduction du biberon va permettre d’augmenter les apports en lait. Souvent, il s’agit d’un problème de succion : certains bébés prématurés ou de petit poids se fatiguent vite au sein et ne boivent pas assez. Boire au sein demande beaucoup plus d’effort qu’au biberon, qui va alors venir compléter (et non remplacer) une tétée.
Il peut s’agir d’une solution transitoire, car si le bébé a bien grossi, la femme peut éventuellement repasser à un allaitement exclusivement au sein si elle le souhaite. Ce qui sera plus difficile si les biberons introduits contenaient du lait en poudre. Dans ce cas-là, il est plutôt conseillé de compléter une tétée avec un biberon de lait maternel récupéré à l’aide d’un tire-lait, de façon à stimuler le sein et donc la montée de lait. Il faut être vigilant là-dessus si l’on veut préserver la lactation.
En ce qui concerne l’allaitement mixte de convenance avec des biberons (de lait infantile ou maternisé), il est souvent mis en place parce que la femme a besoin de dormir. On préconise alors 1 à 2 biberons maximum par jour, pour ne pas trop perturber la lactation. Mais il ne faut pas commencer trop tôt si l’on veut préserver l’allaitement maternel (parfois le bébé peut devenir faignant au sein et préférer le biberon et il faut du temps pour que la lactation se mette bien en place). Mon conseil : après un mois minimum d’allaitement exclusif au sein, à la dernière tétée avant la nuit vers 22-23 h, il est possible de donner le sein et aussi le biberon. Ceci, pour augmenter les apports le soir, rassasier le bébé plus longtemps et reculer ainsi la tétée du milieu de la nuit. La maman fait téter son bébé à la demande, puis on lui fait faire une pause et dans l’heure qui suit, on lui propose un biberon.
Toutefois, si la maman a le projet d’allaiter au sein pendant 6 mois, l’allaitement mixte n’est pas indiqué, compte tenu du risque éventuel pour la lactation. Si elle est très fatiguée, le papa peut aider aussi la nuit à bercer et changer le bébé pour la soulager. C’est un travail d’équipe. Il y a beaucoup d’autres choses à faire que donner un biberon pour participer ! »


Qu’en est-il du sevrage ? Comment bien le réussir ?


« Un sevrage s’anticipe ! Il intervient souvent avant la reprise du travail, l’objectif cette fois est de remplacer des tétées par des biberons de lait infantile. Ceci, pour réduire progressivement la lactation. Pour un sevrage dans les meilleures conditions possibles (sans stress ni précipitation), il faut le démarrer à la fin du 2e mois du bébé si la maman bénéficie d’un congé maternité d’une durée classique.
On introduit un nouveau biberon correspondant à une tétée, tous les 4 jours environ. Le principe étant ensuite d’alterner biberon et tétée. Généralement on évite de remplacer la tétée du matin en premier car souvent la femme a les seins remplis. Le premier biberon peut être donné en milieu de matinée ou en fin d’après-midi. Avant la tétée du soir en tout cas, qui est importante car elle permet de bien vider les seins avant la nuit au début du sevrage. »


Dans quelles conditions doit être donné le tout premier biberon ?


« L’idéal est de le faire donner par un tiers, une personne autre que la maman. Le papa par exemple. Ou une mamie, la nounou. Il y aura moins d’émotionnel particulièrement lors d’un sevrage. De préférence dans un lieu calme. Surtout, il est important pour la maman de se déculpabiliser et de verbaliser les choses en expliquant à son bébé pourquoi elle va arrêter de lui donner le sein. En France, le sevrage se fait très tôt compte tenu de la durée du congé maternité. Et tirer son lait sur son lieu de travail n’est pas encouragé. Or, le sevrage est une étape qui peut s’avérer difficile pour la maman si l’allaitement se passe bien. Il ne faut pas le minimiser. Les femmes peuvent se faire accompagner par des professionnels.
En tout cas, ce n’est pas parce que le bébé ne sera plus au sein qu’il n’y aura plus de lien avec la maman et que le bébé va être traumatisé ! Il y a toujours les moments de câlins ! »





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Chez Good Goût, on encourage l’allaitement maternel au moins jusqu'aux 6 mois de vos marmots...
Et c'est aussi ce que recommande l'OMS !
En effet, le lait maternel est l'aliment le mieux adapté aux besoins spécifiques des bébés. Par ailleurs, la réglementation interdit aux industriels de l'alimentation infantile de communiquer sur les préparations pour nourrissons (0-6 mois).
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