Allergie chez le bébé et jeune enfant : « former l’entourage et ne pas stigmatiser »

INTERVIEW - Julien Doyen est Fondateur d’Allergobox, une plateforme internet et une application à destination des consommateurs allergiques et intolérants alimentaires. Ce service est reconnu par le monde scientifique et médical, ainsi que par les grandes associations de prévention comme l’AFRPRAL*. Allergobox permet de trouver des produits compatibles avec les allergies et de localiser les magasins qui les distribuent. On peut y trouver aussi pas moins de 500 recettes.

Allergie chez le bébé et jeune enfant
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Comment avez-vous eu l’idée de créer la plateforme Allergobox ?


Nous sommes deux parents d’enfants allergiques à l’initiative de cette plateforme Allergobox créée en 2015. L’idée était de répondre aux contraintes auxquelles nous avons été confrontés au moment du diagnostic : nous ne savions pas quoi acheter comme produits et nous n’avions pas d’idées de recettes pour adapter les menus en fonction des allergies.
Or, on peut quasiment tout faire, même des crêpes et des gaufres en cas d’allergie au lait de vache et aux œufs, tout en étant très proche des goûts et textures.

Vous travaillez notamment avec Good Goût pour alimenter votre plateforme d’information sur les allergies alimentaires ?


Oui, leurs produits sont référencés sur la plateforme, ce qui traduit leur engagement par rapport à cette problématique de l’allergie et des risques associés. Le seul moyen d’avoir des données fiables quant à la composition des produits, c’est de les recevoir directement des marques. Good Goût fait l’effort de nous communiquer régulièrement ses recettes et les éventuels changements d’ingrédients.
En contrepartie nous mettons en lien les produits avec les profils susceptibles d’être intéressés : pour Good Goût, les bébés et jeunes enfants allergiques ou intolérants. 

Peut-on rappeler la différence entre allergie et intolérance alimentaire ?


L’intolérance alimentaire est plutôt liée à des phénomènes digestifs. Deux substances sont principalement responsables : le gluten et le lactose.
L’allergie alimentaire est différente en termes de risques. Elle peut entraîner des réactions graves pouvant aller jusqu’au choc anaphylactique**.
Elle concerne potentiellement tous les aliments. Avant l’âge d’un an, on rencontre surtout des allergies au lait de vache, à l’œuf et à l’arachide. Ces derniers font partie des 14 aliments soumis à une déclaration obligatoire sur les étiquettes des produits  car ils couvrent 90 % des cas. On citera aussi le poisson, les fruits à coque, le soja, le céleri ou encore, le lupin, une allergie qui est en train de monter et paradoxalement, il y en a de plus en plus dans les produits.

Est-ce que l’on peut faire quelque chose pour réduire le risque d’allergies chez nos enfants ?

Il y a deux écoles chez les médecins qui s’opposent à ce sujet. Certains disent qu’il faut retarder le plus possible la mise en contact avec les allergènes majeurs. Et d’autres au contraire, disent qu’il faut favoriser cette mise en contact le plus tôt possible, notamment par le lait maternel, pour habituer le corps de l’enfant. Actuellement, c’est plutôt la deuxième tendance qui l’emporte.

 Quels sont les symptomes principaux d’une allergie ?


Chez les tout petits, les réactions sont plutôt digestives avec des diarrhées très fortes. Or, les bébés qui ont mal au ventre c’est très courant. Il faut souvent plusieurs consultations pour diagnostiquer une allergie au lait de vache.
À surveiller aussi, les symptômes cutanés comme l’eczéma, ainsi que les problèmes respiratoires tels que l’asthme. Et puis il  y a les réactions extrêmes comme le fameux choc anaphylactique, mais cela n’arrive pas tous les jours !
La vigilance est de mise en cas d’antécédents dans la famille. De plus, lorsque qu’une allergie alimentaire est déjà connue, la probabilité qu’il y en ait d’autres est beaucoup plus élevée.



Face à un cas d’allergie avérée chez un bébé ou jeune enfant, comment gérer ?
Il est indispensable de se faire suivre par un pédiatre et un allergologue pour espérer aller vers une guérison ou en tout cas gérer au mieux. Il ne faut surtout pas adopter un régime spécial sans avis médical, surtout chez l’enfant. Il y a eu des cas très sévères de dénutrition d’enfants allergiques au lait de vache et dont les parents ont remplacé le lait infantile par des boissons au soja par exemple : celles-ci ne présentent pas les apports nécessaires pour la croissance de bébé. Il existe des formules de lait sans lactose pour les nourrissons, que l’on trouve en pharmacie et qui sont prescrits pas les médecins.

En outre, il ne faut pas faire que de l’éviction d’aliment, mais les réintroduire en petites quantités pour habituer le corps. Cela se fait sous suivi médical.
Par ailleurs, les parents, mais aussi le milieu scolaire doivent être sensibilisés et formés pour pouvoir répondre à l’urgence en cas de réaction allergique extrême.

 

Quels conseils donneriez-vous aux parents pour mieux vivre la découverte d’une allergie chez leur enfant ?
Restez optimistes et abordez cela sereinement. L’allergie au lait de vache disparaît dans la grande majorité des cas avant 3  ans par exemple. Il est possible de guérir de n’importe quelle allergie, sauf peut-être celle à l’arachide qui semble plus chronique. De plus, il existe aujourd’hui des outils comme Allergobox pour faciliter les courses, le quotidien.
Certes, il y a un impact social quand même pour les enfants qui ont des allergies, car très souvent à la cantine ils ne mangent pas comme les autres. Certains enfants ne sont jamais invités aux anniversaires parce que les autres parents n’ont pas forcément envie de prendre le risque. Alors il faut leur montrer que c’est tout à fait gérable.

Pour ma fille allergique au lait de vache, nous avons emmené les gâteaux au début et aujourd’hui il y en a toujours un sans lait pour elle.
Il faut en parler avec l’entourage pour limiter les appréhensions, pour favoriser un environnement serein. Les enfants qui ont une allergie alimentaire sont très souvent matures plus vite, car ils portent quand même quelque chose d’assez lourd à gérer à leur jeune âge. Il est important de ne pas les stigmatiser, mais de les intégrer au maximum. De leur montrer qu’ils peuvent jouer ou faire du sport comme les autres. Ceci, tout en sensibilisant leur entourage aux risques que cela peut engendrer.




*Association Française pour la Prévention des Allergies

**réaction allergique extrême, immédiate et grave, qui affecte l’organisme dans son ensemble et qui nécessite un traitement en urgence, à savoir une injection d’adrénaline.





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