Faut-il préférer une alimentation bio pour son bébé ?
INTERVIEW Elodie, fondatrice de Greenstory et également maman, nous parle de l’alimentation Bio sous toutes ses coutures.
Elodie, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous et sur Greenstory ?
Fascinée par l'intelligence de la Nature et du corps humain, j’ai suivi une formation de 4 ans en naturopathie. Je travaillais à l’époque dans la presse féminine et j’aspirais à mettre mon énergie dans un projet qui ferait sens pour moi. Greenstory est alors née, il y a bientôt 10 ans, de cette conjonction entre mes compétences en marketing et mes convictions qu’un monde qui tourne rond est un monde qui raisonne de façon holistique ! Nous sommes tous reliés. Ce qui impacte la terre, impacte la mer, l’eau, l’air, impacte les insectes, m’impacte-moi, vous impacte vous !
Nous sommes aujourd’hui 2 co-gérantes, avec Camille Cian, et intervenons avec notre équipe auprès de marques concrètement engagées dans le respect de l’environnement et de la santé humaine comme Good Goût.
Contribuer à faire changer les habitudes de consommation est une de nos missions clé. Notre approche est sincère et passionnée, et c’est sûrement un des points communs que nous avons eu avec Good Goût dès le début de nos deux histoires d’entreprise respectives.
Qu’est-ce que le bio exactement ?
On parle de " la " Bio quand on veut nommer l’agriculture biologique et "du" bio pour évoquer tout ce qui s’y rapporte.
J’aime toujours rappeler que "bio" en grec signifie "la vie". "Bio"-"logique", c’est ce qui va dans le sens du vivant. Comment ne pas avoir envie d’œuvrer dans cette voie !
Le mot clé de tous les acteurs du Bio, c’est le RESPECT (de l’environnement, de la biodiversité, du bien-être animal, de la santé humaine…). Ce mot a une réalité : au-delà de la vision de société et de la "philosophie" de vie, le bio repose avant tout sur un cahier des charges très strict concernant les process de production (agriculture, élevage). Il existe une réglementation très précise, et les producteurs et marques subissent des contrôles réguliers. Seuls les produits issus de ce mode d’agriculture ou d’élevage peuvent afficher le fameux logo bio européen (la feuille) et la marque « AB ».
Pour faire simple (même si la chose est très complexe et sérieuse) : avec l’alimentation bio, on a plus d’éléments positifs et moins d’éléments négatifs. Plus de biodiversité (les petites bébêtes qui font vivre les sols par exemple), plus de nutriments dans les aliments, plus de variété dans les fruits et légumes… et moins (ou pas du tout) d’engrais, moins de pesticides, moins de substances chimiques, moins de traitements médicamenteux sur les animaux…
Bref, double effet bénéfique !
Jusque dans les années 50 environ (avant l’ère de l’agriculture intensive) le "bio" (qui ne s’appelait pas comme cela) était la norme. C’est très contrariant de voir qu’aujourd’hui, une tomate qui a poussé hors sol et subi des tas de traitements phytosanitaires est dite "conventionnelle", "normale", " classique"… Aujourd’hui par exemple, les fruits et légumes bio en grande surface doivent être emballés dans du plastique pour se protéger de potentielles contaminations de leurs petits copains “conventionnels”, qui eux se répandent allégrement sur les étalages. C’est le monde à l’envers !
Faut-il manger totalement bio ?
Le mieux est l’ennemi du bien. Plus on mange bio, mieux c’est. Lisez-ci-dessous pour mieux comprendre ;-)
En revanche, entre ne pas manger du tout de fruits et légumes et en manger des non-bio : il est recommandé de faire le 2ème choix bien sûr !
Que risque-t-on à ne pas manger bio ?
Y a t-il des choses que l’on ne sait pas ou peu à propos de ce que l’on peut trouver dans nos assiettes ?
Ma conviction : faire le choix du « bon sens » est toujours une bonne idée. Le principe de précaution en matière d’alimentation est aussi une excellente posture (et encore davantage quand on parle d’alimentation infantile !). Et au-delà de ces “ressentis”, il existe désormais des résultats d’études qui vont clairement dans le sens de la défiance vis-à-vis des produits non-bio ayant subis des traitements.
Passons aux “preuves”. Selon une étude de l’université de Newcastle, on trouve dans les fruits et légumes bio beaucoup moins de nitrites (-87% ce n’est pas rien !). Ceux-ci sont soupçonnés de favoriser le cancer de l’estomac. Côté viandes, les résidus d’antibiotiques que l’on ingère avec des viandes issues des élevages classiques pourraient (selon les types de médicaments) entraîner de nombreux dommages sur notre organisme.
Autre donnée intéressante et toute récente : une grande étude française menée par l’INSERM et l’INRA et portant sur près de 70 000 personnes vient de démontrer un lien entre consommation de produits bio et baisse de risque de développer un cancer. D’après les résultats publiés, les personnes qui mangent le plus bio auraient un risque de cancer réduit de 25%, tout cancer confondu. A noter que le biais du mode de vie a été écarté. C’est-à-dire que l’étude a bien pris en compte le fait qu’une grande partie des personnes qui mangent bio ont aussi une meilleure hygiène de vie globale que les autres, font du sport etc.
Il est donc conseillé de proposer une alimentation bio et entièrement bio aux bébés en particulier ?
En effet ! L’hyper sensibilité du bébé exige des aliments simples, faciles à digérer et de qualité. Les aliments issus de l’agriculture biologique sont ainsi les plus adaptés à la fragilité des bébés : les fruits et légumes bio contiennent en moyenne 30% d’eau en moins, leur assurant une densité et des qualités nutritionnelles plus importantes. Ils contiennent également plus d’antioxydants, moins d’additifs et permettent de réduire l’exposition aux pesticides. Côté viandes, laitages et oeufs, on observe des taux plus intéressants en acides gras essentiels type omega-3. Ainsi, même si vous préparez des repas pour bébés faits maison, pensez à acheter des fruits et légumes Bio ! « Si l’on est ce que l’on mange » alors n’avalons pas n’importe quoi !
Peut-on tout trouver en bio pour les enfants et où ?
Les enfants après 3 ans peuvent manger la même chose que leurs parents. Il n’est donc pas très compliqué de trouver des aliments bio (bruts ou transformés). Pour cela il est toujours intéressant d’étudier toutes les « pistes » pour manger bio près de chez soi : un magasin spécialisé bio ? Une grande surface qui vend aussi des produits bio ? Une Amap ? La livraison via un site de vente en ligne de produits frais ou non ? Un producteur non loin de chez soi ? Ou encore les recettes ultra-gourmandes Good Goût Kidz qui sont garanties 100% Bio et sans aucun ingrédient bizarre !
Pour les bébés avant 3 ans c’est un peu différent. Ils ont des besoins très spécifiques et si on n’a pas le temps de cuisiner des purées et compotes maison, il est intéressant de se tourner vers les petits plats tout prêts certifiés bio (en magasin bio ou grande surface). Aujourd’hui on peut en trouver tout plein comme chez Good Goût . De délicieuses recettes 100% Bio, concoctées par un Chef Etoilé avec à chaque fois 1 fruit ou 1 légume mis à l’honneur pour faire découvrir à nos gastronomes en culotte courte le vrai goût des aliments !
Et au niveau du goût, les aliments bio présentent-ils une différence ?
J’ai récemment discuté avec la naturopathe spécialiste de la petite enfance Candice Levy. Celle-ci disait qu’il y a vraiment une exaltation des goûts, de la saveur dans un légume qui a poussé naturellement et qui a trouvé toutes ses ressources dans la terre, dans le sol (et pas dans des produits de synthèse qui l’auraient aidé à se défendre contre les nuisibles par exemple). Pour lui permettre de "cartographier" les goûts, il faut offrir la possibilité à l'enfant de découvrir les saveurs réelles des choses. Il faut utiliser l'alimentation la plus saine, la plus brute possible pour le faire grandir avec tout ce potentiel qu'offre la terre quand elle n'a pas été trafiquée, pour reprendre les mots de Candice Levy.
Les produits bio sont souvent pointés du doigt pour leur prix. Avez-vous des conseils, des astuces pour donner du bio aux plus petits tout en préservant son porte-monnaie ?
Il est vrai que sur le budget d’un foyer, manger 100% bio n’est pas toujours à portée de panier. Il faut en réalité revoir de façon assez drastique sa façon de manger :
- - Se fournir, tant que possible, auprès de groupements de producteurs locaux qui proposent des produits de saison
- Privilégier les ingrédients bruts, non transformés
- Cuisiner un maximum soi-même
- Réduire sa consommation de viande pour se tourner davantage vers les céréales et légumineuses qui pèsent nettement moins sur le portefeuille
- Boycotter les marques qui font payer l’attractivité du nom et non pas la qualité des ingrédients, le respect de la terre ni du vivant
Et bien sûr, quand on n’a pas le temps, on peut se tourner vers les petits pots bio qui dépannent grandement. Là c’est pareil, s’il peut arriver que le prix au kilo soit plus important que celui du pot non bio voisin, il faut aller lire les étiquettes ! Beaucoup de “grandes” marques mettent une grande quantité de pommes de terre (dans les purées de légumes) ou de pommes (dans les compotes de fruits) car ça ce n’est pas très cher. Chez Good Goût par exemple, ils ont préféré privilégier une grande quantité d’un fruit de qualité (par exemple, leur Gourde Mangue est composée de 99.9% de bonnes mangues et d’une goutte de jus d'acérola…et rien d’autre !) et là, on retrouve le vrai goût de la mangue.
S’il faut faire un choix, quels sont les aliments qu’il faut absolument acheter bio pour les bébés ?
Sans vous faire le détail de tous les pourquoi, voici une liste pratico-pratique des aliments à privilégier absolument en bio :
- Fruits : pommes, fraises, pêches, raisin
- - Légumes : salade, pommes de terre, poivron, concombres, épinards
- Protéines : œufs, laitages de vache, bœuf, poulet
- Légumes secs : pois, haricot, lentille
- Céréales : le blé complet, le riz complet, l’avoine complète.
- L'huile d'olive
Sources :
Etude Baranski, British Journal of Nutrition, 2014
Higher Antioxidant Activity, Total Flavonols, and Specific Quercetin Glucosides in Two Different Onion (Allium cepa L.) Varieties Grown under Organic Production: Results from a 6-Year Field Study, J Agric Food Chem. 2017 Jun
Influence of organic versus conventional agricultural practice on the antioxidant microconstituent content of tomatoes and derived purees; consequences on antioxidant plasma status in humans. J Agric Food Chem. 2004 Oct
Higher antioxidant and lower cadmium concentrations and lower incidence of pesticide residues in organically grown crops: a systematic literature review and meta-analyses. Br J Nutr. 2014 Sep
Evaluation of Antibiotic Residues in Raw Meat Using Different Analytical Methods. Antibiotics (Basel). 2017 Dec
Occurrence, public health hazards and detection methods of antibiotic residues in foods of animal origin: A comprehensive review, Cogent Food & Agriculture
Association of Frequency of Organic Food Consumption With Cancer RiskFindings From the NutriNet-Santé Prospective Cohort Study. JAMA Intern Med. Published online October 22, 2018
Effectiveness of Commercial and Homemade Washing Agents in Removing Pesticide Residues on and in Apples. J Agric Food Chem. 2017 Nov
Reduction in urinary organophosphate pesticide metabolites in adults after a week-long organic diet. Environ Res. 2014 Jul
Effect of Organic Diet Intervention on Pesticide Exposures in Young Children Living in Low-Income Urban and Agricultural Communities. Environ Health Perspect. 2015 Oct
Human health implications of organic food and organic agriculture: a comprehensive review. Environ Health. 2017 Oct